L’historique des mines de Sain Bel se divise en deux périodes selon la vocation du minerai :
– 1ère période de l’Antiquité jusqu’à 1833 :
L’exploitation de la mine intéresse essentiellement les métaux ferreux et non ferreux tel que le Cuivre, ou le Plomb
Dès la plus haute Antiquité, toute la région autour de Sain Bel fut activement exploitée et les Gaulois en retiraient déjà le Plomb et le Cuivre.
Les Romains paraissent avoir développé surtout l’extraction du Cuivre qu’ils obtenaient par traitement des pyrites cuivreuses.
Ensuite au Moyen-Âge, seuls les filons de Cuivre ont été exploités. De 1780 à 1842, ces exploitations traversèrent différentes périodes, tantôt prospères, tantôt difficiles.
– 2ème période à partir de 1833 jusqu’à 1972 (arrêt de la mine) :
La découverte du procédé de grillage de la pyrite permet d’extraire le soufre du minerai. Ce soufre, comme élément natif sert pour la production d’acide sulfurique.
La date-clé concerne l’année 1833, caractérisée par l’invention des frères PERRET, du procédé permettant d’obtenir de l’acide sulfurique par le grillage des pyrites. Ce procédé fait l’objet d’essais et des mises au point sur quelques années après 1833. L’exploitation de la pyrite à des fins chimiques (utilisation du soufre) devient effective à partir des années 1840.
2 Concessions successives :
Les propriétaires de la mine de Sain Bel sont connus depuis 1430, année où Jacques Coeur, argentier du roi Charles VII, reprend l’exploitation des mines du lyonnais.
– 1798 :
La concession de cuivre, plomb, sulfate de cuivre et de fer de Sain Bel a été instituée par l’arrêté du Directoire exécutif du 14 messidor an 7 [25 juin 1798] modifiant l’arrêté originel du 22 fructidor an 6 relatif à la concession de Sain Bel et de Chessy [mentionnant les périmètres originels respectifs des concessions au profit du citoyen BLANCHET, ses héritiers ou ayant cause]
– 1839 :
La famille PERRET acquiert la concession de Sain Bel et de Chessy. Dès 1860, on s’applique surtout à extraire la pyrite de fer non cuivreuse (le Cuivre étant considéré comme une impureté à ce stade).
En 1870, la famille PERRET vend la mine et ses installations à la société Manufacture de glace et de produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey.
– 1872 :
La Compagnie SAINT GOBAIN fusionne avec la Maison PERRET Frères et OLIVIER. Cette fusion permet un essor considérable de la mine. A partir de cette date et en corollaire avec l’apparition de la dynamite en 1871, des travaux étendent l’emprise du réseau minier (lequel présente en 1903 la quasi-totalité du réseau final de 1972).
La production de la mine augmentera alors jusqu’au record de l’année 1903 (320 000 t)
Cette période correspond à la phase la plus productive. L’extraction totale, de 1825 à 1972 est de l’ordre de 18,4 millions de tonnes.
Puis, le décret du 20/01/1919 a réduit le périmètre de la concession de 90 km² 43 ha à 67 km² 05 ha.
– 1963 :
Le décret du 06/08/1963 (JO du 11/08/1963 a autorisé la mutation à la société Produits Chimiques Pechiney Saint-Gobain (P.S.G) devenue ultérieurement en 1972 Rhône-Progil.
L’exploitation, menée en dernier lieu par la société Produits Chimiques Pechiney Saint-Gobain, s’achèvera en 1972, pour une production de pyrite de fer de 18.4 millions de tonnes (référence 1825-1972).
– 1975 :
Le décret du le 24/11/1975 (JO du 27/11/1975) a autorisé la mutation à la société Compagnie Industrielle et Minière (CIM), à l’époque filiale du groupe Rhône-Poulenc lequel fut scindé en 1998/99 en deux sociétés distinctes (la branche pharmaceutique se retrouvant sous l’enseigne AVENTIS [union Rhône-Poulenc et Hoescht] et la branche chimique constituant le groupe RHODIA. La CIM appartient
actuellement à 100 % au groupe RHODIA.
La CIM est le concessionnaire actuel de la mine de Sain Bel jusqu’à expiration de son titre minier au 31/12/2018 en application de l’article 29-IV du code minier.
La Compagnie Industrielle et Minière (CIM), dernier concessionnaire, a réalisé un dossier de demande d’arrêt définitif des travaux daté de fin 2006.
Au cours de son histoire et jusqu’à son arrêt en 1972, la mine a connu des fluctuations diverses, avec des phases de mise en sommeil alternant avec des périodes prospères.
3 Les anciennes exploitations
– les Vieilles Mines (communes de St-Pierre la Palud et Chevinay),
– le Gervais associé à la mine de silice (communes de St-Pierre la Palud et Sourcieux les Mines),
– le Pilon (communes de St-Pierre la Palud et Sourcieux les Mines).
L’origine de ces exploitations n’est pas clairement déterminée. Des écrits (tels que la note de Pailly, 1900) parlent de « grattage » dans la région du temps des romains et de façon plus certaine, de l’exploitation de ces mines à partir de 1455 (période Jacques Coeur).
Les mines sont arrêtées vers 1850.
4 La Mine et son environnement :
L’exploitation est rachetée en 1839 par Claude Perret (père), Michel et Jean Baptiste Perret (ses deux fils) et un autre chercheur nommé Jules Olivier. A partir de ce moment, l’exploitation va alors considérablement se développer, puisque jusqu’à présent seul la pyrite de cuivre était recherchée, la pyrite de fer présente en plus grande quantité longtemps considéré comme sans valeur, allait pouvoir être enfin traitée. Les mines deviennent véritablement des mines de pyrites.
A Chessy, une nouvelle usine d’acide sulfurique est construite en 1848 puis à Saint-Fons en 1854 et tout autour de Lyon, donnant lieu à une concentration d’usines chimiques dans la vallée Lyonnaise (la vallée de la chimie). L’usine de Chessy et la mine disparaîtront rapidement en 1877.
5 Production :
L’industrie est prospère jusqu’en 1903, où l’extraction atteint son maximum avec 320 000 tonnes. Jusqu’en 1950 la production est stagnante et se plafonne globalement à 150 000 tonnes.
Mais à partir de 1965, sur une courte période en l’espace de 10 ans, la production dégringole. Le gisement s’épuise et la teneur en soufre diminue face à celui de récupération issue de Lacq (France), plus riche et plus facile à extraire. Après la célébration du centenaire dans la Société de Saint-Gobain, la mine est fermée deux ans plus tard en 1972.
6 Gisement :
On estime que l’on a extrait 18 millions de tonnes, le réseau s’échelonne sur 3km de long et 200m de large et jusqu’à 300m au plus profond.
Le gisement est cité comme ayant d’importante réserve en plus de sa pureté (55% de soufre) ce qui en fait l’un des plus importants gisements de pyrite au monde (à sa découverte).
Il est formé par des lentilles ou des amas de pyrites allongés orienté Nord-Sud avec un pendage vers l’Ouest. Ces amas sont divisés en deux (avec le puits Perret au centre)
– Les Lentilles de l’Ouest : Formés de pyrites de fer et de quartz ou schistes.
– Les Lentilles de l’Est : Formés de pyrite de fer avec soufre sans cuivre.